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Des pistes anti-sécheresse pour les vach Des pistes anti-sécheresse pour les vaches allaitantes

Préserver le potentiel des prairies, sevrer tôt, implanter des dérobées, intégrer de la paille dans la ration sont des solutions à explorer pour faire face au déficit fourrager.

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Parmi les dix ateliers présentés par Arvalis-Institut du végétal lors de la journée portes ouvertes à Jeu-les-Bois, dans l'Indre, le 28 juin, celui traitant de la sécheresse a fait le plein.

 

Yvan Lagrost, de la chambre d'agriculture du Cher, et Thierry Foussier, de la ferme expérimentale des Bordes, l'animaient.

Préserver les prairies. « Beaucoup trop d'éleveurs laissent le libre accès des prairies à leur troupeau, constate Thierry Foussier. Le maintien d'un pâturage tournant est nécessaire pour avoir de l'herbe à pâturer au retour des pluies. La combinaison des fortes chaleurs, du déplacement des animaux sur la prairie et du surpâturage est préjudiciable. »

Mieux vaut sacrifier de petites parcelles pour y bloquer les lots à affourager. Petit bémol : lorsqu'il reste des ray-grass anglais secs, il convient de les pâturer ras avant le retour des orages.

« Sinon, ils feront du tallage perché dès que les pluies arriveront, et crèveront », explique Thierry Foussier. De plus, lorsque le ray-grass sec est mouillé par la pluie, il forme une pâtée peu appétente pour les animaux.

En tout cas, l'arrivée des pluies devra s'accompagner d'un pâturage qui donnera la priorité aux parcelles dont le risque de salissement est le plus élevé.

Sevrage précoce. Afin de préserver l'état des vaches, le sevrage précoce est une solution. Après tarissement, le besoin des vaches diminue de 20 à 30 %.

« Le sevrage possible dès que le veau est âgé de 6 mois, indique Thierry Foussier. A condition de prendre des précautions pour faciliter la transition. Avant sevrage, la généralisation de la complémentation à l'ensemble des veaux mâles et femelles destinés à la vente sera une dépense efficace qui sera valorisée au moment du départ. »

Privilégier les animaux à forts besoins. « Lors de l'affouragement cet été, la priorité est aux vaches mises à la reproduction et aux génisses de 18 mois, insiste-t-il. Les vaches qui assurent la production de lait pour la croissance des veaux doivent être correctement alimentées pour assurer aussi les résultats de reproduction. Il s'agit de ne pas pénaliser la productivité à venir du troupeau. 14 kg de foin avec 1 à 1,5 kg de concentrés couvrent les besoins d'une vache de 750 kg en milieu de lactation avec un veau de 2 à 3 mois (9,6 UFL et 837 g de PDI). »

« L'ensilage d'herbe est une bonne solution si l'on peut avancer suffisamment vite au front d'attaque », constate Thierry Foussier. Il peut être rationné au champ sans difficulté. L'important est que tous les animaux aient accès à leur ration. 9 kg de MS d'ensilage d'herbe avec 4 kg de paille couvrent les besoins de la vache suitée à saillir.

Attention aussi à ne pas oublier les minéraux. D'autant que, lorsque les températures sont élevées, les vaches boivent deux fois plus et éliminent davantage. 

 

Des dérobées pour l'automne

Après la récolte des céréales, la culture de dérobées, en conditions climatiques favorable, peut être une bonne solution pour reconstituer des stocks. Du côté des graminées, si elles ont assez d'eau pour lever et que la chaleur n'est pas trop forte à la fin de juillet et pendant le mois d'août, le rendement peut avoisiner 2 à 4 tonnes de matière sèche par hectare.

L'avoine brésilienne ou l'avoine de printemps peut être semée après le 20 juillet, comme le colza, dont les repousses peuvent aussi être consommées.

« Après le 10 août, le ray-grass italien seul ou associé à une légumineuse peut être intéressant, car il peut générer deux récoltes », explique Thierry Foussier. L'une dès l'automne et l'autre au printemps suivant, avant les semis du maïs à la fin d'avril et au début de mai.

S'il n'est pas « matraqué » à l'automne, il peut produire 3 à 4 tonnes de matière sèche à chaque exploitation. Si l'été est trop sec en revanche, il ne faudra pas compter dessus. La station Arvalis a misé sur un mélange moha trèfle d'Alexandrie.

« Nous l'avons semé après la récolte d'un méteil en ensilage à la mi-juin », explique-t-il. Son semis est possible jusqu'au 10 juillet. Le moha peut pousser très vite et ses besoins en eau sont limités. Le trèfle d'Alexandrie est non météorisant et peut être pâturé au bout de deux mois et demi à trois mois. 

 

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